Histoire

Etymologie et Histoire du village

L’étymologie du nom Auriac vient du latin Aurius (Aureus, ou Aurium) qui veut dire « or » et le dérivé en « ac » d’Auriac désigne un nom de famille. Ce nom Auriac viendrait donc d’un nom d’une famille s’appelant : Aureus, Aurium.

Histoire du village d’Auriac

Comme tous les noms se terminant en « ac », le village d’Auriac serait une ancienne villa gallo- romaine.

L’histoire de la commune d’Auriac est plus connue à partir de 1167, au moyen âge, avec l’arrivée des moines de Bonnecombe (1167) et les templiers ou hospitaliers de la Selve (1171). Les documents de l’époque montrent que le village d’Auriac a des relations étroites avec les deux entités. Des 1172, les moines cisterciens de l’abbaye de Bonnecombe établirent une grange à Moncan et des journaliers venant des villages aux alentours devaient y travailler. En 1269, un droit de passage (péage) fut établi entre la vallée du Viaur et le Lévezou. En 1277, l’abbaye de Bonnecombe acheta la Villa d’Auriac et Saute-Mouche. Parallèlement, vers 1173, la commanderie de La Selve (Templier) s’agrandit par des donations qu’elle reçoit de la paroisse d’Auriac. La concurrence de ces deux autorités (cistercienne et templière) explique peut -être qu’Auriac ait joui assez tôt de franchises, même si en 1320, une autre entité interviendra dans le village, le prieuré Saint Léonard d’Auriac qui fut rattaché à Conques.

Malgré ces différentes autorités, Auriac, vers 1346 fut autorisé à avoir des consuls pour gérer les affaires de la communauté. En 1350, des domaines « fief franc » (cad terres concédées à un vassal de la part de la commanderie de La Selve), permirent de développer une bourgeoisie foncière à des habitants d’Auriac. En 1442, les habitants d’Auriac pour se protéger contre les routiers obtinrent le droit de fortifier leur village avec l’autorisation des moines de l’abbaye de Bonnecombe et de Monseigneur de Landorre seigneur d’Auriac (seigneur connu surtout à Salmiech), l’abbaye de Bonnecombe se réservant le droit de pêche dans les fossés autour des remparts. Les emphytéotes (baux à 100 ans faits par les cisterciens à certains familles d’Auriac pour gérer des terres), pouvaient abreuver leur bétail dans les fossés mais avec défense de se livrer à aucune entreprise préjudiciable à la pêche et à eux incombaient la garde des clés de l’enceinte fortifiée, de l’entretien en bon état des murs de défense et de l’organisation du guet de jour et de nuit à la moindre alerte de l’arrivée des routiers. Les fortifications furent détruites vers 1764 pour cause d’insalubrité. La gestion des travaux de démolition fut dirigée par le prieur d’Auriac qui décida de mettre en jardin les anciens fossés et remparts.

A la période de la révolution française, les biens religieux furent spoliés. Les domaines et les terres de l’abbaye de Bonnecombe firent l’objet d’une multitude de ventes qui s’échelonnèrent du 12 février 1791 au 23 nivôse de l’an VIII (13 janvier 1800).
L’église Saint Leonard du XVIIIe siècle a été incendiée par la foudre en 1948, sauf le cœur, puis reconstruite. Elle renferme un tableau de Saint Léonard, patron de la paroisse. François Routaboul, ébéniste reconnu (né au Salettes d’Auriac en 1802) sculpta ses premiers meubles religieux à Auriac (porte des fonds baptismaux, meuble de la vierge) vers 1832.

Le 19 décembre 1918, le conseil municipal décida d’ajouter un complément au nom de la commune d’Auriac, parce que d’autres départements possèdent une dénomination identique. Le conseil après avoir délibéré demande que la commune d’Auriac soit dorénavant appelée Auriac-Lagast, nom de la forêt domaniale située dans la dites commune.

Site Nature

Forêt domaniale du Lagast

La forêt domaniale du Lagast couvre 89 hectares située sur un mont à 928 m d’altitude. Elle est composée de hêtres et de résineux. Elle est propriété de l’état depuis 1790 et est gérée aujourd’hui par les services de l’Office National des Forêts. Elle provient de la division du domaine de Moncan, ancienne grange de l’abbaye cistercienne de Bonnecombe. Cette forêt surtout de hêtres a bien failli disparaître au début du XIXe siècle car pour des raisons de rentabilité, on a tenté de remplacer les hêtres par des pins à croissance rapide. Fort heureusement, cette greffe n’a pas réellement pris et on est revenu à la hêtraie originelle. Des loups ont subsisté dans la forêt jusqu’à la fin des années 1800. Un parcours pédestre est proposé dans la forêt sur le thème du hêtre.

La pyramide du Lagast

Depuis le XVIIIe siècle, une balise géodésique est accueillie dans la forêt du Lagast, fruit de la volonté du roi Louis XV d’établir la carte topographique du royaume de France. Pour arriver à cette mesure, le travail s’est articulé autour de la méridienne de Paris, mesurée pour la première fois de 1683 à 1718, par une équipe réunie autour du célèbre Jean-Dominique Cassini. Trente ans plus tard, de nouveaux points géodésiques sont implantés et c’est Jean-François Loiseleur Deslongchamps, en 1769, qui arriva à placer un signal dans la partie la plus élevée de la forêt du Lagast afin de trianguler le pays pour réaliser la « grande carte de France ». De 1792 à 1799, 2 astronomes géodésiens, sont chargés de mesurer l’arc du méridien terrestre. Ils construisirent une pyramide quadrangulaire de quelques mètres de haut (Pyramide visible sur les hauteurs du Lagast) et établirent un travail de triangulation permettant de définir le système métrique décimal institué par la loi du 10 décembre 1799.

Le four de verrier de la forêt du Lagast

Dans le parcours pédestre du bois du Lagast, un four de verrier est visible. Il s’agit d’une petite construction en pierre sèche. L’artisan verrier disposait en ce lieu de quatre matières premières indispensables : -le bois de hêtre, -la fougère pour sa cendre, - le sable siliceux et - l’eau. Ce type d’atelier « verrerie forestière » (probablement appelé ainsi) était utilisé de trois à cinq ans. Une fois le bois épuisé, il était abandonné.

Pour établir une verrerie, il fallait une autorisation du roi. Un, des plus anciens privilèges, octroyé aux verriers est un acte de Charles VII en janvier 1399. Cette permission était donnée uniquement aux nobles, dérogation leur permettant de travailler sans perdre leur noblesse (ils pouvaient cultiver la terre, mais en aucun cas se livrer à l’industrie ou au commerce). Les conditions complémentaires pour être verrier : la transmission ne peut se faire que de père en fils, il est interdit de prendre un ouvrier non noble, il est interdit de vendre leur marchandise en dehors de la verrerie, les fours doivent fonctionner au moins de six à sept mois dans l’année et l’obligation de déplacer le four tous les cinq ans. L’abolition de ces privilèges survint à la révolution de 1789, la verrerie devient comme toutes industries, un commerce libre. Dès la fin du XVIIIe siècle, le bois est abandonné pour le charbon signifiant la fin des verreries forestières.

AUX ENVIRONS​

Moncan ou La grangia de « Monte Calvo »

Au XIIe siècle, les moines cisterciens créent des granges cisterciennes qui sont des grands bâtiments isolés destinés à abriter une activité agricole effectuée sur place par un groupe de moines (avec des moines convers) détachés d’une abbaye. La grange de Moncan répond à cette définition et elle dépend de l’abbaye de Bonnecombe. Elle est construite comme un château avec un donjon qui est incorporé dans une grande bâtisse qui n’a plus actuellement le caractère seigneurial. La construction de la grange de Moncan, début du XIIe siècle et fortifiée par la suite avec une haute tour de défense pour se protéger des pillages subis au début de la guerre de Cent ans. A la révolution, les biens religieux sont spoliés par l’état, le domaine de Moncan sera adjugé à 40 000 livres à Jean Antoine Passelac de Villecomtal ainsi que le bois de Rauzet pour environ 3 700 livres. Ce paiement se fit par assignats «dévalorisés» de sorte que l’opération profita aux acquéreurs et fut une cause de ruine pour la nation. Le domaine actuel a été fortement remanié mais reste un site très évocateur. Il subsiste les restes de la tour de la défense, transformée en habitation et réduite de deux étages. Il ne reste plus rien de la chapelle et du cimetière. Cependant sur le linteau de la porte d’entrée de la demeure, subsiste le blason de l’abbé Astord de Cénaret (vers 1450), abbé de Bonnecombe.

Références

1- D. Crozes, « Guide en Aveyron », édition du Rouergue, 1994
2- «La forêt du Lagast et sa pyramide,
3- «Les fours verriers de la communauté des communes Viaur Céor Lagast »
4- «Cartulaire de la Selve », commanderie des templiers, archives venant du village de la Selve
5- «Cartulaire de l’abbaye de Bonnecombe » et documents et photos venant de l’abbaye de Bonnecombe
6- Documents privés